Château Ducru-Beaucaillou

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Saint-Julien-Beychevelle

Le domaine est propriété de la famille Bergeron en 1720. En 1795, il est vendu à Bertrand Ducru. Certains auteurs indiquent que ce dernier aurait confié à l'architecte Paul Abadie la restauration de la demeure, avec l'ajout d'un étage notamment (il y a peut-être confusion avec son fils également architecte ; aucune mention des Abadie n'a été retrouvée dans les archives). Sa fille épouse Antoine Ravez, avocat bordelais, député de 1816 à 1829 et secrétaire d'Etat.

Le plan cadastral de 1825 représente au lieu-dit Maucaillou un bâtiment en L, présentant une terrasse avec escalier donnant vers l'estuaire, deux petits pavillons, une pièce d'eau et probablement un bâtiment de dépendance. Une vue du dessinateur Stalh montre le château vers le milieu du siècle, avec ses différentes composantes.

En mars 1866, la propriété est vendue à Lucie-Caroline Dassier, épouse du négociant et faïencier bordelais Nathaniel Johnston (maire de la commune de 1903 à 1908). Une photographie dans l'ouvrage d'Alfred Danflou (1867), une lithographie dans l'ouvrage de Charles de Lorbac ainsi qu'une illustration dans l'ouvrage de Cocks et Féret en 1874, permettent de voir le château à cette époque, avant les transformation réalisées pour Nathaniel Johnston. Ce dernier fait appel à l'architecte bordelais Louis-Michel Garros.

Les plans conservés aux archives municipales de Bordeaux témoignent des différents projets proposés par l'architecte : les plus anciens sont datés 1866 et montrent l'ajout des deux ailes et le projet de modifier la toiture. En 1874, plusieurs transformations sont apportées dans la distribution intérieure du château et l'ensemble du décor intérieur est également refait. En 1879, Garros propose de réhausser le château et de coiffer la travée centrale et les travées latérales de toits en pavillon, le tout étant flanqué de deux pavillons carrés. Finalement le château reste en rez-de-chaussée surélevé et seuls deux pavillons viennent encadrer la chartreuse initiale. Deux ailes sont ajoutées pour former une cour en U. Une grande serre est construite le long de l'aile nord. Un parc est aménagé avec trois niveaux de terrasse, donnant vers l'estuaire.

En 1929, les Johnston vendent le domaine à Desbarat, négociant en vins. En 1941, il est acquis par Francis Borie et appartient encore à cette famille aujourd'hui.

Un nouveau chai est construit au sud du château en 2001 par les architectes Alain Triaud et Luc Arsène-Henry.

Périodes

Principale : 2e moitié 18e siècle

Principale : 3e quart 19e siècle

Secondaire : 4e quart 19e siècle

Secondaire : 1er quart 21e siècle

Dates

1866, daté par source

1874, daté par source

1879, daté par source

2001, daté par source

Auteurs Auteur : Abadie Paul, architecte (attribution par travaux historiques (incertitude))
Auteur : Garros Louis-Michel

Louis-Michel Garros (1833-1911) est diplômé de l’École des Beaux-Arts de Paris. Il installe son agence au 14 rue Lecoq à Bordeaux. Son fils Alexandre (1867-1953) prend sa suite, suivi par son propre fils Louis (1895-1956). Michel, fils de Louis, né en 1923, fait de même.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Triaud Alain, architecte (attribution par source)
Auteur : Arsène-Henry Luc, architecte (attribution par source)

La demeure est disposée selon un axe nord-sud et présente sa façade occidentale sur cour, en un simple rez-de-chaussée, et sa façade orientale, côté jardin, vers l'estuaire en un rez-de-chaussée surélevé laissant apparaître un niveau de soubassement abritant les chais. Le bâtiment s'adapte donc à la dénivellation naturelle du terrain, en pente douce jusqu'aux rives de l'estuaire.

C'est cette façade côté estuaire qui est traitée de manière monumentale : elle est ouverte par 10 baies, les trois portes-fenêtres centrales en plein-cintre, encadrées de pilastres, formant un avant-corps surmonté d'un fronton triangulaire. Les fenêtres et portes-fenêtres latérales présentent des chambranles moulurés et sont surmontées d'une corniche. Une corniche à modillons règne sur l'ensemble de la façade, le tout étant surmonté d'une toiture en ardoise à pans brisés dotée de lucarnes à frontons triangulaires.

Ce rez-de-chaussée surélevé est accessible par un vaste escalier droit permettant d'atteindre une terrasse bordée d'une balustrade, sous laquelle se trouve le niveau de soubassement traité en bossage continu et ouvert de quelques baies carrées et de baies cintrées. Deux pavillons de plan carré et à étage carré, dotés de bow-windows et surmontés de terrasses à balustrades, encadrent le corps de bâtiment principal.

Côté cour, la façade est ouverte de baies surmontées de corniches et présente un comble à surcroît percé de jours rectangulaires. Elle est surmontée d'une toiture en tuiles creuses. A l'ouest, la maison du gardien marque l'entrée de la propriété.

La cour est aménagée de parterres, tandis que le parc se déploie à l'est, vers l'estuaire. Il se compose de parterres puis d'allées sinueuses, d'une pièce d'eau et d'un ancien jardin potager entouré de murs en moellons.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. ardoise, tuile creuse
Étages

en rez-de-chaussée surélevé, étage de comble, étage de soubassement, comble à surcroît

Élévations extérieures

élévation ordonnancée

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans brisés

  2. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

Escaliers
  1. Emplacement : escalier de distribution extérieur

    Forme : escalier droit

    Structure : en maçonnerie

Décors/Technique
  1. sculpture

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Saint-Julien-Beychevelle

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: Château Beaucaillou

Cadastre: 1825 D1 72 à 75, 2011 D1 1915, 1916, 60 à 65

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